• Le vent

    Je vais partir, quitter un "chez-moi" qui ne l'a jamais été pour me construire à nouveau. Ou plutôt me construire tout court, puisque jusqu'à présent, ma famille s'en est chargée à ma place. Devenir quelqu'un autrement qu'en opposition à eux. J'ai toujours voulu partir vous savez. Au moment où j'écris, le départ arrive, tout proche.

    Le voyage est une sorte de journal intime, centré sur un sujet en particulier. C'est important pour moi d'en parler, de retracer ce chemin.

    Pour ne pas oublier la personne que j'ai été.

  • Voilà, c'est la fameuse "dernière semaine". Enfin presque, il restera quelques jours après une petite semaine de vacances en famille.

    Et donc cette semaine, c'est la méga-galère. Déjà parce que j'ai l'impression de n'avoir absolument rien prêt! Ma chambre est dans un état déplorable (ça change pas de d'habitude), mon sac est loin d'être OK (bon, ça, on va dire que c'est la semaine de vacances en famille juste avant le grand départ), certaines personnes ne m'ont toujours pas donné signe de vie pour que je les voie une dernière fois, niveau paperasse c'est pas ça non plus.

    Bref, le gros coup de panique.

    On y est (ou presque)

    Voilà, exactement comme ça.

    Pour l'appareil photo, finalement j'ai choisi de rester sur un hybride. Par contre le modèle, ça va être une toute autre galère vu que je suis obligée d'en racheter un. Youpie...


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  • Aujourd'hui, j'aborde une autre thématique.

    "Faire de l'art pendant un voyage."

    Oui, pour moi, c'est impensable de partir sans essayer de tirer quelque chose d'un voyage. A présent, il faut que je commence à réfléchir à un (ou plusieurs) axe qui sera la base du travail artistique durant cette année de vadrouille et de liberté.

    Pour le moment, j'ai un certain nombre d'idées, qui ont leurs avantages et inconvénients. On va commencer par le matériel principal de photographie...

     

    1. Les instantanés de touriste (qui s'y connaît quand même un peu), avec un appareil photo jetable.
      J'y pensais déjà depuis un moment, et puis mon homme m'a raconté un morceau de son passé, qui pourrait bien donner un tout autre sens au geste.
      + L'instantanéité. Pouvoir le sortir n'importe où et n'importe quand, sans devoir vider son sac avant.
      + Légèreté et petite taille de l'appareil
      - A l'heure du numérique, je craint de me retrouver un moment à court de pellicule dans l'appareil et de ne pas trouver à en racheter un.
      - Le prix pour faire développer... Et pour en racheter un.
      - Le nombre de photo par appareil jetable: 27. Parfait pour un travail d'économie, mais pour le travail principal, y'a mieux. Surtout qu'à force d'en racheter, on dépasse vite le budget initial.


    2. Le polaroïd.
      Une amie avait fait un travail scolaire (au même titre que moi inceptus) et j'avais adoré le résultat. Je voulais déjà en faire avant mais travaillé comme, ça c'était beau.
      + Déjà, la notion de pièce unique est tout particulièrement intéressante à travailler en photographie. Avec un autre appareil, j'aurais des négatifs ou des copies sur un disque dur, là non. Un seul exemplaire, non copiable et impossible à plagier, en plus. Et j'aime bien.
      - Je n'en ai jamais utilisé ni même ai appris à le faire. Donc idée séduisante à classer dans les utopies.


    3. L'hybride ou le reflex argentique.
      J'avais beaucoup aimé, vraiment.
      + un matériel que je connais et n'ai aucune peine à utiliser.
      + pas besoin d'en acheter un, j'en ai un sous la main.
      + et peut-être même un partenariat avec une fondation de renommée internationale, surtout si je fais en noir/blanc. Financement pour les pellicules et le développement et une formule magique sur mon CV.
      - son côté pratique. Pour un même poids/taille qu'un numérique, je dois en plus transporter des pellicules, une tonne de pellicule. Dans un voyage globe-trotte avec juste un sac à dos comme "maison", pas vraiment l'idéal.
      - Le prix du développement, à nouveau...


    4. L'hybride ou le reflex numérique.
      Mon bébé, le prolongement de mon corps et de mon âme, en bref mon appareil de prédilection.
      + Là, on est dans mon domaine. Je connais par cœur et, je maîtrise parfaitement, en plus d'avoir un œil habitué et archi-prêt.
      + Je choisis les photos à faire développer, leur format, leur papier...
      - Justement, on n'en sort pas trop, de mon domaine. Du moins tant que je n'ai pas fixé de contrainte pour essayer d'aller plus loin. L'idée, c'est tout autant de me dépasser.
      - Pas très pratique niveau taille et poids. Dans le sac à dos, c'est pas le top.
      - Le souci, c'est que je fais beaucoup de photos, et vite. Et donc, j'utilise souvent plusieurs cartes mémoires. Alors trouver comme transférer tout ça sur un autre support pour les réutiliser, et ce sans ordi...


    5. Un compact numérique.
      Parce qu'il ne faut négliger aucune piste quand il s'agit d'un travail sur une année entière, je regarde toutes les options, même celles auxquelles je ne penserais pas en tout premier.
      + Maniabilité et légèreté, pour un voyage en sac à dos ça importe.
      + L'instantanéité de l'appareil photo jetable qui me plaisait tant.
      - Pas le matériel que je préfère. La mise au point, le flou d'arrière-plan, le temps de pose... Trouver un modèle qui le permet ne sera pas simple, loin de là.

     

    Voilà. J'en suis là de mes délibérations. Et toi, as-tu d'autres +/- auxquels je n'ai pas pensé qui pourrait me faire pencher? Quelque chose de totalement différent à me proposer?

    J'attends toute proposition avec impatience! ;)


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  • Voilà, c'est fini.

    Fini les cours, le train la tête dans le cul le matin, la boulangerie où j'ai fini par connaître presque tout le monde à force, les profs nuls et les carrément pas nuls du tout.

    Il restera quoi de tout ça, maintenant? Et moi, je vais devenir quoi? La fille qui se résumait à être une bonne élève, elle deviendra quoi?

    C'est bête. J'ai peur de ne plus exister maintenant que tout ça est derrière moi. D'être privée d'une partie de moi. Enfin pas si bête, vu que la seule chose que l'on peut vraiment dire de moi, c'est que justement, je suis une bonne élève. Je me suis construite uniquement avec ça. Ce qui pouvait me définir et m'a d'ailleurs défini pendant des années a disparu, maintenant. Face au vide...

    Dans le fond, je sais très bien que cette école n'était pas tout. Fou ce que je l'ai détestée, cette école, d'ailleurs. Très peu de profs et d'élèves ont été là pour moi, vraiment là. Qu'ils ne viennent pas me dire que je dois les regretter, tous les autres.


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  • A peine plus de deux mois. Bon sang, ça fait presque peur, dit comme ça! Des années que j'y pense, que j'attends ce moment avec une impatience toujours plus grande. Deux mois, c'est tellement peu comparé à toutes ces années d'espoir. Aujourd'hui, c'est comme si cet instant arrivait trop vite. Comme si au fond de moi, je n'étais pas prête.

    C'est là, face à ce gouffre sans nom, que je me dit: ils avaient raison, je suis encore une gamine. Je n'ai pas encore acquis cette maturité des gens qui ont vécu. Normal en même temps, pour quelqu'un qui n'a pas vécu! Magnifique, je suis un gag à moi toute seule, tiens. C'est logique pourtant, de ne pas avoir les mêmes stigmates que ceux qui ont souffert pour de bon quand sa seule vraie douleur est le vide absolu. Celui qui n'est que négation. Absence de raison de vivre, carence en défaites et en victoires, manque de tout ce qui construit une personne.

    N'empêche, ça fait peur. L'inconnu fait peur, forcément.

    Dis maman, je serai vraiment grande, un jour?


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  • C'est pas simple... Je sais depuis des années que je partirai d'ici, mais de se dire que dans quelques mois, ce sera bien réel... Que je vais devoir trier mes affaires, ne garder avec moi que ce qui a beaucoup de valeur et trouver quelqu'un de confiance à qui confier toutes ces choses que je ne pourrai pas emporter ni me résoudre à jeter... Je pensais n'avoir que très peu d'objets auxquels je tenais réellement, et je me retrouve avec cette quantité de trucs qui déborde de partout. Comme si maintenant je savais que je ne reviendrai pas avant longtemps, ou peut-être même jamais, j'avais envie de tout garder pour ne rien oublier. Comme si je n'avais jamais eu le vertige jusqu'à aujourd'hui, mais que c'était simplement parce que je n'avais encore jamais fait face au vide.

     

    Et leur annoncer. Pour de vrai. Finir mes études à l'étranger. Je ne sais pas comment leur dire. Ils le savent pourtant, depuis toutes ces années que j'en parle. Seulement le moment arrive, très bientôt, presque trop vite. Je n'ai pas eu le temps de faire mes adieux, ni aux rares personnes que je vais devoir laisser derrière moi, ni aux endroits qui m'ont vu vivre. Je partirai en laissant là la médiathèque, avec ses chaises dépareillées, ses livres qui datent de tous les siècles, ses fauteuils super confortables, et son wifi bizarre. J'oublierai les bancs du parc où l'on s'est rencontrés, le cabanon, les îles et mon hamac.

     

    Comment raconter? Comment ne pas oublier? J'ai peur. Et si je n'avais plus envie de partir?


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